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La confĂ©rence de şŁ˝ÇÉçÇř sur la crise alimentaire propose des pistes de solutions

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 24 September 2008

Une pléiade d’experts mondiaux s’attaquent à ce problème crucial

La ConfĂ©rence internationale sur la sĂ©curitĂ© alimentaire mondiale organisĂ©e par l’UniversitĂ© şŁ˝ÇÉçÇř s’est avĂ©rĂ©e un franc succès aux dires de tous les participants, alors que se termine aujourd’hui cet Ă©vĂ©nement d’une durĂ©e de trois jours.

Réunissant plus de 360 participants de 17 pays du monde, dont des représentants de 18 organismes internationaux, de plusieurs universités et de l’industrie ainsi que de nombreux étudiants, cette conférence a offert une tribune privilégiée pour favoriser des échanges directs entre experts, universitaires et décideurs politiques des pays développés ou en voie de développement, organisations non gouvernementales (ONG), regroupements d’agriculteurs et gens d’affaires, de même que pour établir les bases de solutions durables à la diminution des réserves de nourriture et à la hausse fulgurante du prix des denrées alimentaires dans le monde.

« La ConfĂ©rence de şŁ˝ÇÉçÇř est exactement le genre d’évĂ©nement qu’il nous faut mettre de l’avant afin de discuter de ces problèmes complexes qui dĂ©passent nos frontières et qui exigent la mise en place de solutions novatrices Ă  l’échelle internationale », a dĂ©clarĂ© le très honorable Joe Clark, ancien premier ministre du Canada et professeur au Centre d’études sur les rĂ©gions en dĂ©veloppement Ă  l’UniversitĂ© şŁ˝ÇÉçÇř, qui coprĂ©sidait la confĂ©rence. « Les solutions Ă  la crise alimentaire – et il s’agit lĂ  d’une crise rĂ©elle et importante – ne viendront pas de chacun des gouvernements ou des groupes d’intervention qui travaillent de façon indĂ©pendante. Les solutions viendront plutĂ´t des experts de tous les domaines qui travailleront en collaboration, et c’est exactement ce que cette confĂ©rence a su rĂ©aliser en un très court laps de temps ».

Voici les principaux points issus des discussions des participants à cette conférence :

  • Le monde a connu de pareilles situations d’insĂ©curitĂ© et de pĂ©nuries alimentaires dans le passĂ©, telles que celles survenues Ă  la fin des annĂ©es 1950 et au milieu des annĂ©es 1970.
  • Au cours des 30 dernières annĂ©es, les investissements en agriculture et en production alimentaire ont accusĂ© une forte baisse jumelĂ©e Ă  une diminution considĂ©rable de l’aide publique au dĂ©veloppement (APD), laquelle est passĂ©e de 18 % Ă  moins de 4 % du budget total de l’ADP consentie par les pays membres de l’OCDE. Or, l’agriculture reprĂ©sente 29 % du produit intĂ©rieur brut (PIB) des pays en dĂ©veloppement, alors que ces derniers investissent moins de 4 % de leur PIB dans ce secteur.
  • Cette baisse d’investissement conjuguĂ©e Ă  d’autres facteurs, tels que la population croissante, l’augmentation du pouvoir d’achat dans les Ă©conomies Ă©mergentes, la hausse des coĂ»ts de l’énergie, le dĂ©tournement des ressources foncières et hydriques servant Ă  la production alimentaire humaine et animale au profit de la production de biocarburants, l’épuisement des stocks mondiaux de cĂ©rĂ©ales, les inondations et sĂ©cheresses extrĂŞmes ainsi que les dĂ©sĂ©quilibres affectant les marchĂ©s alimentaire et agricole, sont tous des Ă©lĂ©ments qui ont contribuĂ© Ă  des hausses spectaculaires du prix des denrĂ©es ayant menĂ© Ă  la crise alimentaire mondiale qui sĂ©vit actuellement.
  • La crise touche les pays, et leurs habitants, de diffĂ©rentes façons selon le niveau de revenus de chacun des mĂ©nages. Ainsi, dans un pays riche comme le Canada, les dĂ©penses en nourriture reprĂ©sentent moins de 10 % des revenus des mĂ©nages et le taux d’inflation alimentaire se chiffre Ă  moins de 3 %. NĂ©anmoins, dans le segment le plus pauvre de la population canadienne, le nombre de personnes qui ont recours Ă  des banques alimentaires pour se nourrir plus adĂ©quatement a augmentĂ© de façon effarante.
  • Dans une Ă©conomie Ă©mergente comme celle de la Chine, le pays a Ă©tĂ© en mesure de protĂ©ger sa population urbaine moyenne de la flambĂ©e du prix des denrĂ©es en octroyant des subventions et en restreignant les importations. Dans les rĂ©gions rurales toutefois, le prix des denrĂ©es alimentaires a poursuivi sa montĂ©e, afin de bĂ©nĂ©ficier aux agriculteurs. La Chine a mis un frein Ă  de nouveaux projets impliquant la production de biocarburants.
  • HaĂŻti, l’un des pays les moins dĂ©veloppĂ©s, s’est rĂ©vĂ©lĂ© incapable de faire face Ă  la montĂ©e du prix des denrĂ©es, s’enfonçant encore plus profondĂ©ment dans la pauvretĂ© et la famine au dĂ©triment de sa croissance Ă©conomique. Tous ces facteurs ont conduit Ă  de l’instabilitĂ© sociale et politique.

Des exemples de réussites

Quelques exemples de réussites, des plus encourageants, ont toutefois été cités :

  • Les techniques après rĂ©colte mises au point en Inde ont permis de rĂ©duire les pertes de cultures dues Ă  l’altĂ©ration des aliments ou aux rejets, en plus de favoriser une augmentation des stocks de nourriture de 40 % – un avancement auquel des scientifiques de l’UniversitĂ© şŁ˝ÇÉçÇř ont participĂ© activement.
  • Le dĂ©veloppement de nouvelles variĂ©tĂ©s de riz en Afrique, un projet financĂ© par l’ACDI, a contribuĂ© Ă  accroĂ®tre le rendement des rĂ©coltes.
  • La mise en application de techniques de rĂ©cupĂ©ration de l’eau dans les hautes terres d’Éthiopie, rĂ©alisĂ©e avec l’aide de la firme montrĂ©alaise de consultants Hydrosult, a contribuĂ© Ă  enrayer la grande famine et les problèmes de sĂ©cheresse dans la rĂ©gion rurale d’Ambara.

Des perspectives d’avenir

  • Devant la complexitĂ© de ces problèmes, il est nĂ©cessaire de privilĂ©gier des solutions adaptĂ©es Ă  chaque situation.
  • L’agriculture constitue l’un des moteurs de la croissance en Europe et en AmĂ©rique du Nord et dans certaines rĂ©gions de l’Asie. Dans ce contexte, il convient d’insister sur l’importance que revĂŞt le secteur de l’agriculture pour la croissance Ă©conomique des pays en dĂ©veloppement afin de stimuler l’économie et de gĂ©nĂ©rer de la richesse pour aider Ă  combattre la pauvretĂ©.
  • Il existe un besoin pressant d’accroĂ®tre les investissements dans l’infrastructure rurale (routes, source Ă©nergĂ©tique, irrigation, distribution et entreposage après rĂ©colte, installations de transformation) destinĂ©e Ă  la production agricole, mais aussi dans la recherche et le dĂ©veloppement ainsi que dans la mise en valeur des ressources.
  • Les politiques gouvernementales devraient permettre aux agriculteurs de tirer profit des possibilitĂ©s du marchĂ© Ă  l’échelle locale, rĂ©gionale et internationale par l’octroi de crĂ©dit, par des mesures fiscales et règlementaires, par des initiatives assurant la pĂ©rennitĂ© Ă©cologique, par la gestion des risques et par l’attribution de droits sur l’utilisation des ressources.
  • Les organismes de secours locaux et internationaux devraient bĂ©nĂ©ficier d’un appui financier immĂ©diat pour venir en aide aux populations dans le besoin et les aider Ă  mieux exploiter leurs ressources et leur capacitĂ© productive en vue d’amorcer une transition vers un niveau acceptable de sĂ©curitĂ© alimentaire.
  • L’établissement de programmes efficaces d’aide alimentaire aux enfants devrait faire l’objet d’une attention particulière dans le but de rĂ©duire les effets nĂ©fastes Ă  long terme de la malnutrition sur le dĂ©veloppement humain.
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