L'Hôpital Shriners et le CUSM étudient les effets des stéroïdes oraux sur la santé des enfants asthmatiques
Les parents qui s'inquiètent de l'usage des stéroïdes oraux pour le traitement des enfants asthmatiques seront rassurés par une nouvelle étude d'une équipe de cliniciens de l'Institut de recherche du Centre universitaire de santé º£½ÇÉçÇø (CUSM) et de l'Hôpital Shriners (Montréal). Cette étude évalue pour la première fois les effets de courtes cures de stéroïdes oraux sur la densité osseuse et la fonction hormonale. Elle a été publiée dans le numéro de février de la revue internationale Pediatrics.
« Les parents hésitent souvent réticents à administrer à leurs enfants asthmatiques des glucocorticoïdes oraux prescrits, un sous-ensemble de stéroïdes, parce qu'ils craignent des effets secondaires potentiels », dit le Dr Francine Ducharme, pédiatre à l'Hôpital de Montréal pour enfants du CUSM et auteure principale de l'étude. « Ces médicaments sont très efficaces pour diminuer l'inflammation des voies respiratoires et traiter les crises d'asthme. L'étude établit que les parents n'ont pas à craindre ces médicaments quand ils sont utilisés jusqu'à concurrence de cinq jours pour le traitement des exacerbations aiguës d'asthme. »
« L'une des grandes inquiétudes à l'égard de l'emploi des glucocorticoïdes est leur effet sur les os », dit le Dr Gilles Chabot, pédiatre à l'Hôpital Shriners et co-auteur de l'étude. « Nous avons pu observer directement les os des enfants et déterminer que de courtes cures répétées de glucocorticoïdes oraux n'ont pas d'effet cumulatif négatif détectable sur la formation des os. »
On a comparé dans l'étude la densité osseuse et le fonctionnement de la glande adrénale, organe secrétant des stéroïdes naturels, chez des enfants asthmatiques ayant fait de courtes cures répétées de glucocorticoïdes oraux et chez des enfants asthmatiques à qui l'on n'avait pas prescrit le médicament. Au total, 83 enfants ont été évalués, dont certains avaient suivi jusqu'à 11 courtes cures pendant un an. Les conclusions indiquent que les glucocorticoïdes n'ont pas d'effets négatifs durables sur le métabolisme osseux et la densité osseuse ni sur le fonctionnement de la glande adrénale. En outre, les médicaments n'ont pas eu d'impact sur le poids ou la taille des enfants.
« Bien que l'étude ne porte pas sur les effets d'un usage prolongé des glucocorticoïdes, nous espérons qu'elle dissipera les craintes relatives à la sécurité d'un usage à court terme de ces médicaments très efficaces », dit le Dr Ducharme.
« Il s'agit de la première étude qui se penche à la fois sur la fonction hormonale et la santé osseuse après une exposition aux glucocorticoïdes. L'étude n'aurait pas été possible sans le travail de collaboration entre nos deux établissements », a-t-elle conclu.
L'étude a bénéficié d'une subvention du Programme national de recherche et développement en matière de santé du Canada.