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Percée majeure en génétique : cancer du cerveau chez l’enfant

±ĘłÜ˛ú±ôľ±Ă©: 30 January 2012

Une équipe dirigée par des chercheurs canadiens identifie deux mutations d'un gène crucial impliqué au niveau des tumeurs cérébrales pédiatriques mortelles

Une Ă©quipe de scientifiques internationale dirigĂ©e par l'Institut de recherche du Centre universitaire de santĂ© şŁ˝ÇÉçÇř (IR CUSM) a rĂ©alisĂ© une percĂ©e majeure en gĂ©nĂ©tique qui pourrait rĂ©volutionner, Ă  l’avenir, les traitements de cancers pĂ©diatriques. Les chercheurs ont dĂ©couvert deux mutations gĂ©nĂ©tiques responsables de près de 40 pour cent des glioblastomes chez l’enfant – une des formes les plus mortelles de cancer du cerveau qui ne rĂ©pond pas aux traitements de chimiothĂ©rapie et de radiothĂ©rapie. Ces mutations seraient impliquĂ©es dans la rĂ©gulation de l'ADN, ce qui expliquerait la rĂ©sistance de la tumeur aux traitements traditionnels. Cette dĂ©couverte pourrait avoir des implications importantes sur le traitement d'autres cancers. L'Ă©tude vient d’être publiĂ©e dans le journal Nature.

Les chercheurs ont pu, grâce aux connaissances et Ă  la technologie avancĂ©e du Centre d'innovation GĂ©nome QuĂ©bec et UniversitĂ© şŁ˝ÇÉçÇř, identifier deux mutations dans un gène primordial : l'histone H3.3. Ce gène, l'un des gardiens de notre patrimoine gĂ©nĂ©tique, est un Ă©lĂ©ment clĂ© lors de la modulation de l'expression de nos gènes. « Ces mutations empĂŞchent les cellules de se diffĂ©rencier normalement et aident Ă  protĂ©ger l’information gĂ©nĂ©tique de la tumeur, la rendant moins sensible aux traitements de chimiothĂ©rapie et de radiothĂ©rapie », nous explique la docteure Nada Jabado, hĂ©matologue-oncologue pĂ©diatre Ă  L’HĂ´pital de MontrĂ©al pour enfants du Centre universitaire de santĂ© şŁ˝ÇÉçÇř (CUSM) et principale chercheuse de l'Ă©tude.

« Cette recherche explique l'inefficacitĂ© des traitements traditionnels utilisĂ©s contre les cancers chez les enfants et les adolescents. Nous ne frappions pas Ă  la bonne porte ! » livre la docteure Jabado, Ă©galement professeure agrĂ©gĂ©e de pĂ©diatrie Ă  l'UniversitĂ© şŁ˝ÇÉçÇř. « On sait aujourd’hui que le glioblastome de l’enfant est dĂ» Ă  des mĂ©canismes molĂ©culaires diffĂ©rents de celui de l’adulte et ne doit pas ĂŞtre considĂ©rĂ© ni traitĂ© de la mĂŞme façon. Plus important encore, nous savons maintenant oĂą concentrer nos efforts et nos traitements au lieu de travailler dans le noir. »

Une régulation inappropriée de ce gène a été observée dans d'autres cancers tels le cancer du colon, du pancréas, le lymphome, la leucémie et le cancer neuroendocrinien. En conséquence, de futures recherches pourraient permettre de trouver de meilleurs traitements pour ces maladies. « Ce qui rend cette recherche unique, c’est que pour la première fois, on identifie une mutation chez l’Homme dans un des gènes les plus importants du système de protection et de régulation de notre information génétique », explique la docteure Jabado. « C'est la preuve irréfutable que notre génome, s’il se trouve modifié, peut conduire à des cancers et probablement à d'autres maladies. Ce que la génomique nous a montré aujourd'hui n'est que le commencement. »

« GĂ©nome QuĂ©bec est fière d’avoir contribuĂ© Ă  un projet dont les rĂ©sultats auront un impact probant dans le traitement du glioblastome pĂ©diatrique, » souligne le prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral de GĂ©nome QuĂ©bec, Marc LePage. « L’apport exceptionnel des experts en gĂ©nomique ainsi que des nouvelles technologies de sĂ©quençage, mis Ă  disposition par le Centre d’innovation GĂ©nome QuĂ©bec et UniversitĂ© şŁ˝ÇÉçÇř dans le projet de la docteure Jabado, constitue une preuve de plus que la gĂ©nomique est devenue un vecteur incontournable dans le dĂ©veloppement et l’innovation en recherche mĂ©dicale. Je tiens, en ce sens, Ă  saluer l’excellence des Ă©quipes impliquĂ©es dans cette Ă©tude et le modèle de collaborations interdisciplinaires qui a Ă©tĂ© mis en Ĺ“uvre. »

« Le potentiel autour de la médecine personnalisée est remarquable pour plusieurs domaines en santé, tels que les infections, les maladies rares et le cancer. Des chercheurs, comme ceux de cette équipe, jouent un rôle vital en transposant ces découvertes, au niveau clinique, par les soins aux patients », ajoute la professeure Morag Park, directrice scientifique de l'Institut du cancer des IRSC. « Grâce aux avancements en recherche comme celui-ci, il y a maintenant davantage d’accent mis sur l'utilisation de l'information génétique dans la prise de décisions cliniques. Nous félicitons la docteure Jabado et son équipe pour ces résultats. »

Les tumeurs du cerveau sont la première cause de décès chez l’enfant par cancer en Europe et en Amérique du Nord. Le glioblastome chez l’enfant et l’adolescent reste mortel et les chances d'en guérir sont nulles. Chaque année, au Canada, 200 enfants décèdent de ce type de cancer. La plupart des enfants décède au cours des deux années suivant le diagnostic, indépendamment du traitement.

Au sujet de l’étude:

Cette recherche a été appuyée par la Fondation Cole et a été financée en partie par Génome Canada et les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), avec le cofinancement de Genome BC, Génome Québec, IC (Institut du Cancer) et C17, dû à la participation conjointe de Génome Canada et les IRSC au concours Promouvoir une innovation technologique par la découverte (TITD); (projet: The Canadian Paediatric Cancer Genome Consortium: Translating next generation sequencing technologies into improved therapies for high-risk childhood cancer)

Vous trouverez la recherche à l’adresse suivante :

Sur l’Internet :

  • Centre universitaire de santĂ© şŁ˝ÇÉçÇř (CUSM) :
  • Institut de recherche du CUSM :
  • UniversitĂ© şŁ˝ÇÉçÇř : www.mcgill.ca
  • GĂ©nome QuĂ©bec:
  • Genome Canada :
  • Instituts de recherche en santĂ© du Canada (IRSC):

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