Une percée en chimie verte parmi les meilleures découvertes de 2010
Fruit de travaux menés par les chercheurs de l’Université º£½ÇÉçÇø
Chao-Jun Li, Audrey Moores et leurs collègues, un catalyseur
nanotechnologique qui permet à l’industrie de réduire l’utilisation
de métaux lourds, coûteux et toxiques de manière durable sur le
plan environnemental, simplement à l’aide de nanoparticules
magnétiques, a été classé au palmarès des dix meilleures
découvertes de 2010 publié par la revue Québec Science.
Le magazine, qui fait paraître la liste des découvertes primées
dans le numéro de février, invite les lecteurs à voter, d’ici le 25
février, pour la meilleure découverte de 2010, en se rendant Ã
l’adresse suivante : .
Les catalyseurs sont des substances qui favorisent et provoquent
des réactions chimiques. Bien que les chimistes connaissent depuis
longtemps les impacts écologiques et économiques des catalyseurs
chimiques traditionnels et qu’ils fassent de réels efforts pour
réutiliser leurs matériaux, il est habituellement difficile de
séparer les produits chimiques catalyseurs du produit fini. La
découverte de l’équipe élimine complètement ce processus
chimique.
Professeur au Département de chimie et titulaire de la Chaire de
recherche du Canada en chimie biologique et verte, monsieur Li
compare le nouveau catalyseur à « un aimant qu’on utilise pour
retirer les produits chimiques ». Cette technologie – le
nanomagnétisme – met en jeu les nanoparticules d’un simple aimant
de fer. Les nanoparticules mesurent entre 1 et 100 nanomètres (un
cheveu a une largeur d’environ 80 000 nanomètres). En lui-même, le
catalyseur n’entraîne qu’une faible incidence sur le plan chimique
et peut être recyclé efficacement. En termes d’applications
pratiques, la méthode peut déjà servir à générer les réactions
nécessaires, par exemple, dans la recherche pharmaceutique, et
pourrait ultérieurement servir à provoquer les réactions souhaitées
lors d’activités de recherche dans d’autres industries et domaines.
La découverte a été publiée le 18 janvier 2010 dans Highlights in
Chemical Science, dans un article rédigé par Chao-Jun Li, Audrey
Moores, Tieqiang Zeng, Wen-Wen Chen, Ciprian M. Cirtiu, et Gonghua
Song.
Monsieur Li est reconnu à l’échelle mondiale comme un éminent
pionnier de la chimie verte, une démarche scientifique inédite qui
tente d’éviter l’utilisation de solvants toxiques à base de
produits pétrochimiques, pour les remplacer par des substances
basiques. Plus de 97 pour cent de l’ensemble des produits que nous
utilisons entraîne au moins une réaction chimique. L’avenir de
l’industrie chimique – évaluée à un trillion de dollars – ainsi que
celui de l’économie globale et de la santé des écosystèmes et des
populations mondiales est tributaire de notre capacité à trouver
des solutions durables en remplacement de l’utilisation chimique.
Reconnue comme un chef de file mondial dans ce domaine,
l’Université º£½ÇÉçÇø compte 25 chercheurs clés, 117 étudiants aux
cycles supérieurs et plus de 15 boursiers de recherche
postdoctorale qui s’attachent à trouver des moyens de réduire la
toxicité des processus chimiques. Les travaux novateurs menés par
la collectivité mcgilloise dans le domaine de la chimie verte
remontent aux années 1960, alors que les expressions « produits
chimiques issus de ressources renouvelables » et « produits
chimiques non polluants » étaient utilisées.
Bien avant que ce concept ne soit reconnu comme un intérêt de
recherche universitaire, la chimie verte était une priorité pour
les chercheurs de l’Université º£½ÇÉçÇø.