6 M$ pour la recherche de nouveaux traitements du cancer du sein métastatique
Source : Institut de recherche Terry Fox
Une équipe codirigée par le Pr Peter Siegel, du Centre de recherche sur le cancer Goodman de l’Université º£½ÇÉçÇø, et la Pre Julie St-Pierre, de l’Université d’Ottawa, recevra un nouveau financement de six millions de dollars sur une période de six ans de l’Institut de recherche Terry Fox et de la Fondation du cancer du sein du Québec
Quel est le meilleur moyen d’affamer les cellules cancéreuses? Quel rôle l’obésité joue-t-elle dans le cancer du sein métastatique et comment influence-t-elle le microenvironnement des tumeurs? La combinaison d’un agent chimiothérapeutique et d’un médicament actuellement utilisé pour traiter le diabète pourrait-elle faire partie d’une thérapie efficace contre le cancer du sein métastatique?
Grâce à un nouveau financement de six millions de dollars sur une période de six ans, une équipe de chercheurs basée à Montréal et à Ottawa tentera de répondre à ces questions complexes afin de trouver de nouveaux moyens de réduire le nombre de cancers métastatiques ou résistants aux médicaments chez les femmes atteintes du cancer du sein.
On estime que le cancer du sein a emporté 4 900 femmes au Canada en 2017. Or, 90 p. 100 de ces décès sont attribuables à la métastase et à la résistance aux traitements, deux choses que l’on pourrait prévenir par l’interruption de processus métaboliques précis qui stimulent la croissance et la prolifération des cellules cancéreuses.
« Au cours des dernières années, le financement que nous avons reçu de l’IRTF et de la Fondation cancer du sein du Québec nous a permis d’identifier un bon nombre de voies métaboliques clés utilisées par les cellules cancéreuses pour s’alimenter et de découvrir comment ces voies changent à mesure que les cancers s’étendent et deviennent résistants aux traitements, déclare le Dr Julie St-Pierre, codirectrice du projet dans le cadre du nouveau programme de subventions Nouvelles frontières, projet qui vise à cibler les vulnérabilités métaboliques du cancer. Maintenant que nous comprenons assez bien comment certaines cellules cancéreuses se « nourrissent », nous pouvons essayer de trouver de nouvelles façons d’interrompre ces processus métaboliques pour essentiellement affamer les tumeurs et les faire mourir. »
L’autre codirecteur du projet, le docteur Peter Siegel, travaille au Centre de recherche sur le cancer Goodman, de l’Université º£½ÇÉçÇø, tandis que le docteur St-Pierre travaille à l’Université d’Ottawa. Le financement des travaux de cette équipe de chercheurs de calibre mondial est accordé au terme d’un concours international fondé sur une évaluation par les pairs et organisé par l’IRTF chaque printemps. C’est la troisième fois que le groupe piloté par les docteurs St-Pierre et Siegel dans l’étude de l’oncométabolisme voit son financement renouvelé.
La Fondation du cancer du sein du Québec, par l’entremise d’un partenariat renouvelé avec l’IRTF, financera encore une fois ce projet à hauteur de 600 000 $ pour la durée du projet.
« Très heureuse de renouveler pour six ans le partenariat avec l’institut de recherché Terry Fox », déclarait Nathalie Tremblay, présidente et directrice générale de la Fondation du cancer du sein du Québec. « Nous continuons à bâtir sur les succès des cinq dernières années. Nous sommes persuadés que le travail de cette équipe de recherche va permettre de trouver de nouvelles thérapies ciblées au bénéfice des patients. »
 « Ce partenariat avec la Fondation du cancer du sein du Québec permet à nos deux organismes d’appuyer une équipe de calibre international afin qu’elle puisse accroître ses connaissances déjà importantes en oncométabolisme, conserver ses chercheurs et en recruter de nouveaux et avoir accès à des installations de pointe en métabolomique. Tout ça, dans un but commun de réduire le nombre de décès attribuables à cette maladie », déclare le Dr Victor Ling, président et directeur scientifique de l’IRTF.
L’équipe veut savoir comment les cellules cancéreuses adaptent leur métabolisme au microenvironnement de la tumeur et comment elles survivent quand les nutriments et l’oxygène dont elles ont besoin sont absents. Comment, par exemple, le métabolisme d’une cellule cancéreuse change-t-il quand cette cellule tente de former une métastase osseuse comparativement à une métastase au foie ou au cerveau? L’équipe étudiera de près les différents processus biologiques et chimiques liés à l’activité métabolique; par exemple, le rôle du glucose dans la mitochondrie, la réponse des cellules au stress et l’interaction entre les cellules tumorales et le tissu adipeux. Ce dernier domaine d’étude est récent, mais non moins important, puisque bon nombre des patients traités pour un cancer dans les pays industrialisés font de l’embonpoint ou sont obèses.
« L’objectif ultime de notre travail consiste à comprendre le lien qui existe entre la reprogrammation métabolique et la progression métastatique et la résistance aux traitements, et de trouver des cibles qui peuvent être exploitées d’un point de vue thérapeutique », explique le docteur Siegel.
Pour réussir cela, l’équipe explorera plusieurs avenues, à différentes étapes de la filière de recherche. À la base, il s’agira de mieux comprendre les voies qui entrent en jeu, incluant le rôle possible de l’obésité dans l’accélération du métabolisme du cancer.
À un stade ultérieur, l’équipe espère pouvoir commencer à mettre en place les mécanismes qui lui permettront de vérifier si la métformine – médicament utilisé contre le diabète – pourrait augmenter la réponse des cellules cancéreuses au méthotrexate, un composé chimiothérapeutique, ce qui améliorerait le pronostic dans les cas de cancer.
Faits saillants des projets de recherche financés par le passé
Ce financement est le quatrième accordé à cette équipe par l’Institut de recherche Terry Fox. Au nombre des réussites et des découvertes clés faites par les équipes précédentes, on compte :
Projets financés dans les dernières années :
Définir et mettre en pratique l’oncométabolisme : une approche d’équipe pour comprendre et traduire l’effet Warburg de la signalisation oncogénique et des activités suppressives de la tumeur (2011-2014)