Des décès évitables chez les enfants porteurs du VIH
La prévention des infections opportunistes pourrait sauver des vies et générer des économies
En 2014 uniquement, 150Ìý000Ìýenfants de moins de 15Ìýans porteurs du VIH ont succombé à des infections opportunistes dans les pays à revenu faible ou intermédiaire; ce sont là les données de l’Organisation mondiale de la SantéÌý(OMS). Or, selon une étude publiée récemment dans la revue Clinical Infectious Diseases, bon nombre de ces infections et de ces décès auraient pu être évités grâce aux traitements antirétrovirauxÌý(TAR), qui permettent au système immunitaire de se rebâtir. Le recours aux TAR chez les enfants porteurs du VIH permettrait en outre aux organismes voués à la santé partout dans le monde de réaliser une économie annuelle de près de 18Ìýmillions deÌý{cke-peak}nbsp;US en réduisant le nombre d’infections opportunistes, dont les infections bactériennes.Ìý
«ÌýActuellement, environ le tiers seulement des enfants de moins de 15Ìýans dans les pays à revenu faible ou intermédiaire sont susceptibles de recevoir les TAR dont ils ont besoin, comparativement aux deux tiers des adultesÌý», indique l’auteure principale de l’étude, la DreÌýMarie-RenéeÌýB-Lajoie, du Département de médecine familiale de l’UniversitéÌýº£½ÇÉçÇø. «ÌýDe nombreux enfants porteurs du VIH, surtout en Afrique subsaharienne, demeurent donc exposés aux infections opportunistes et à d’autres maladies infectieuses, telles que la tuberculose, ainsi qu’aux pneumonies et aux diarrhées bactériennes. Et le coût, tant humain que financier, du traitement de ces infections demeure très élevé.Ìý»
Nouvelles recommandations de l’OMS
Ces conclusions s’appuient sur l’examen de 88Ìýétudes réalisées sur une période de près de 20ÌýansÌý– entre 1990 et 2013Ìý– chez quelque 56Ìý000Ìýenfants porteurs du VIH provenant de pays à revenu faible ou intermédiaire d’Afrique subsaharienne, d’Amérique latine et des Caraïbes ainsi que d’Asie. Les chercheurs précisent que dans ses lignes directrices de 2015, l’OMS recommande la mise en place d’un TAR chez tous les enfants et les adolescents, et considère les bébés de moins d’un an comme des patients prioritaires.
«ÌýCertes, le nombre d’enfants qui contractent le VIH ou décèdent des suites de l’infection a diminué de façon spectaculaire depuis l’anÌý2000. Mais il reste qu’aujourd’hui encore, malgré les recommandations de l’OMS, les enfants continuent toujours de passer après les adultesÌý», se désole la DreÌýLajoie. « Notre étude révèle des lacunes en ce qui a trait au dépistage Ìýdu VIH chez le nouveau-né et aux programmes de prévention mère-enfant. L’approvisionnement en antirétroviraux à dosage pédiatrique laisse également à désirer; or, nous avons besoin de ces médicaments pour faire reculer, voire éradiquer, l’infection par le VIH chez l’enfant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire.Ìý»
Cette recherche a été financée par l’Organisation mondiale de la SantéÌý(OMS).
L’article «ÌýIncidence and prevalence of opportunistic and other infections and the impact of antiretroviral therapy among HIV-infected children in low and middle-income countries: a systematic review and meta-analysisÌý», par Marie-RenéeÌýB-Lajoie etÌýcoll., a été publié dans la revue Clinical Infectious Diseases. DOIÌý: 10.1093/cid/ciw139