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Formation continue en psychothérapie : la qualité est-elle toujours au rendez-vous?

Les ateliers de psychothérapie ne reposent pas toujours sur des données probantes
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 27 May 2020

Une étude récente de l’Université º£½ÇÉçÇø révèle que près de la moitié des psychothérapies enseignées dans des ateliers accrédités par l’Ordre des psychologues du Québec sont dépourvues de socle scientifique, ce qui jette un doute sur leur homologation et leur légitimité.

Afin d’assurer le maintien et l’élargissement des compétences de ses membres, l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ) exige que ses psychologues et psychothérapeutes suivent 90 heures de formation continue par période de cinq ans.

Comme la formation continue influe sur la qualité des psychothérapies offertes aux patients, Leah Beaulieu, doctorante en psychologie du counseling à l’Université º£½ÇÉçÇø, s’est demandé si les psychothérapies proposées dans les ateliers approuvés par l’OPQ étaient étayées par la recherche.

« À notre connaissance, c’est la première fois qu’on se penche sur les fondements scientifiques de la formation continue accréditée par l’OPQ », indique le superviseur de Leah Beaulieu, Martin Drapeau, psychologue clinicien et professeur de psychologie du counseling et de psychiatrie.

Pour en avoir le cœur net, le Pr Drapeau et ses collègues ont compilé les données disponibles sur les psychothérapies dont Psychologie Québec – revue officielle de l’OPQ – a fait la promotion en 2015 aux fins de formation continue.

Publiés récemment dans la revue Canadian Psychology, les résultats révèlent que seulement 10 des 26 psychothérapies reconnues par l’OPQ et annoncées dans Psychologie Québec étaient étayées par des études ayant démontré leurs effets.

« Nous avons constaté que près de la moitié des ateliers annoncés n’étaient pas encore étayés par la recherche, souligne Leah Beaulieu, auteure principale de l’article. C’était pour le moins étonnant et décevant », ajoute-t-elle.

Répercussions sur la prise en charge

Bien que l’équipe n’ait pas évalué cet aspect des choses, Leah Beaulieu s’inquiète des répercussions possibles, sur la prise en charge des patients, des activités de formation continue annoncées par l’OPQ et offertes aux psychothérapeutes.

« Si les psychologues ou d’autres thérapeutes autorisés prodiguent des psychothérapies dont la qualité laisse à désirer, les résultats pourraient ne pas être au rendez-vous pour le patient », fait-elle valoir.

Certains praticiens diront sans doute qu’en psychothérapie, le jugement clinique est plus important que les données probantes, mais Leah Beaulieu estime néanmoins que les fondements scientifiques des ateliers et des activités de formation continue approuvés et annoncés doivent être exposés en toute transparence.

« Il ne s’agit pas ici d’écarter du revers de la main les psychothérapies qui ne sont pas étayées par la recherche. Nous en appelons simplement à une plus grande transparence en présence de nouvelles psychothérapies. Loin de nous l’idée de remettre en question l’apport inestimable des pratiques novatrices dans ce domaine, mais le clinicien doit savoir si la formation qu’il suit repose, oui ou non, sur des données scientifiques. »

Leah Beaulieu et Martin Drapeau espèrent qu’à la lumière de leurs constatations, on se souciera davantage des fondements scientifiques des ateliers de formation continue et que les ordres professionnels reverront leurs critères d’évaluation, d’accréditation et de promotion de ces activités. Il y aurait lieu de réaliser ce type d’étude dans d’autres espaces juridiques pour assurer la qualité des formations continues offertes aux psychothérapeutes agréés.

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L’article « », par Leah Beaulieu et coll., a été publié dans la revue Canadian Psychology.

Cette étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines.

L’Université º£½ÇÉçÇø

Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l’Université º£½ÇÉçÇø figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d’enseignement supérieur renommé partout dans le monde, l’Université º£½ÇÉçÇø exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d’études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 étudiants internationaux représentant 31 % de sa population étudiante. Au-delà de la moitié des étudiants de l’Université º£½ÇÉçÇø ont une langue maternelle autre que l’anglais, et environ 19 % sont francophones.

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