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La 'culture de chant' des Fidjiens et l'enseignement de la musique au Canada

±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 12 January 2000

Au vu de lÂ’intérêt des Canadiens pour le chant choral, particulièrement manifeste au moment de Noël, les recherches menées par le professeur Joan Russell, de la faculté des sciences de l’éducation de º£½ÇÉçÇø, sur la "culture de chant" aux îles Fidji ouvrent une perspective intéressante sur lÂ’enseignement de la musique dans notre société. En sÂ’appuyant sur ses recherches aux îles Fidji, Mme Russell nous rappelle que le chant a de nombreux effets bénéfiques sur lÂ’individu et la collectivité.

Qu’est-ce qu’une "culture de chant"? Quels avantages peut-on espérer tirer de sa promotion? Quelles leçons propres à améliorer l’enseignement de la musique dans les écoles canadiennes pouvons-nous tirer de l’étude d’autres sociétés? Voilà quelques-unes des questions essentielles sur lesquelles Mme Russell se penche depuis deux ans.

Une culture de chant peut se définir comme une culture où une grande partie de la population chante fréquemment et régulièrement. "Dans une telle culture, le chant personnifie et exprime les valeurs du groupe, dont il renforce et exprime l’identité, en plus de raffermir les relations sociales", précise le professeur Russell. Pour recueillir les données nécessaires à son étude, elle a fait deux séjours aux îles Fidji où elle a mené des recherches ethnographiques poussées et pris part à de nombreuses activités de chant. Elle a ainsi découvert que le chant est une activité prisée qui se révèle nécessaire au bien-être spirituel et social des Fidjiens. "Le chant est pour les Fidjiens un moyen très utile de vivre leur appartenance à la société et de promouvoir les valeurs de leur culture. Cette activité ne procède pas tant d’un choix personnel que d’une exigence collective", précise-t-elle. "Le chant permet aux Fidjiens de vivre une expérience émotionnelle satisfaisante et unique qui favorise la cohésion sociale et assure l’acceptation au sein du groupe. Les enfants font régulièrement l’expérience du chant à l’église, à la maison et à l’école; ils se familiarisent ainsi avec le répertoire musical et apprennent à maîtriser les aptitudes et styles vocaux essentiels au maintien de leur culture musicale.

Forte de son étude de la culture de chant des îles Fidji, le professeur Russell soutient qu’au lieu d’essayer de refléter la culture musicale qui existe à l’extérieur de la classe, les enseignants canadiens ne devraient pas hésiter à créer une "sous-culture musicale" propre à l’école. Il faut voir dans les exercices de chant qui ont lieu à l’école et dans la collectivité des activités complémentaires et non contradictoires. "Lorsqu’il est perçu comme une activité naturelle à laquelle sont associées des valeurs personnelles et sociales, le chant peut renforcer l’identité du groupe au sein de la communauté scolaire. Il procure également le langage mélodique et rythmique qui joue un rôle si important dans le développement des aptitudes et connaissances musicales", conclut-elle.

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