Les installations sonores, des alliées dans la lutte contre la pollution sonore
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Une équipe de recherche de l’Université º£½ÇÉçÇø a mis en évidence un moyen peu coûteux de contrer la pollution sonore dans les milieux urbains à forte densité : les installations sonores temporaires.
Qualifiée de « nouveau tabagisme passif », l’exposition au bruit peut avoir diverses incidences sur la santé, du simple inconfort aux conséquences plus graves comme la perte auditive et l’hypertension, ainsi que l’exacerbation de différents problèmes de santé mentale.
« Nous sommes d’avis que les installations sonores temporaires pourraient être intégrées à la trousse d’outils des urbanistes pour aménager et améliorer la qualité des espaces publics à faible coût et petite échelle », explique Catherine Guastavino, auteure en chef de l’article et professeure à l’École des sciences de l’information de l’Université º£½ÇÉçÇø.
En collaboration avec la Ville de Montréal, l’équipe a cherché à tabler sur ces installations pour améliorer l'expérience des usagers et usagères des espaces publics urbains exposés à la pollution sonore.
Quatre installations temporaires ont été créées par , un collectif d’artistes sonores, dans une petite place publique d’un quartier urbain densément peuplé : le Plateau Mont-Royal.
Ces installations, déployées à différents moments en 2018 et en 2019, font appel à des combinaisons de sons, certains évoquant la forêt ou la mer; d’autres constitués de voix humaines ou générés par des synthétiseurs. L’équipe de recherche a ensuite mené un sondage auprès de 800 personnes ayant utilisé ces espaces publics avec et sans installations.
Les répondants et répondantes ont évalué leur environnement sonore comme étant plus agréable et apaisant en présence de chacune des installations, tandis que les bruits urbains leur semblaient atténués et que leur visite s’en trouvait améliorée.
³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð nous apprend aussi que ces installations sonores étaient particulièrement efficaces pour contrer des bruits de construction.L’équipe a cependant constaté que les installations sonores ne distraient pas seulement notre attention des bruits « négatifs », comme ceux de la circulation ou d’un système de ventilation, mais aussi des sons « positifs », comme le chant des oiseaux et les voix humaines. L’équipe souligne en outre que l’étude a été menée dans un environnement bien aménagé et au paysage sonore plutôt agréable, et qu’il est peu probable que des installations sonores puissent à elles seules éliminer toutes les nuisances sonores dans des secteurs plus exposés.
« Nous souhaitons que les gens ne conçoivent pas l’environnement sonore seulement comme une nuisance, mais également comme une ressource dont on peut profiter en milieu urbain », explique Valérian Fraisse, doctorant à l’École de musique Schulich et premier auteur de l’étude récemment publiée dans la revue .
travaille également à sensibiliser à l’importance de l’environnement sonore dans la planification urbaine, nous apprend le doctorant.
³¢â€™Ã©t³Ü»å±ð Shaping city soundscapes: In situ comparison of four sound installations in an urban public space, par V. Fraisse, C. Tarlao et C. Guastavino, a été publiée dans la revue .
DOI :
Cette étude a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.