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Les particules ultrafines sont associées à plus de 1 000 décès par an dans les deux plus grandes villes du Canada

Une étude met en évidence la nécessité de resserrer la réglementation environnementale pour le bien de la santé publique
±Ê³Ü²ú±ô¾±Ã©: 5 August 2024

Des scientifiques de l’Université º£½ÇÉçÇø ont mené une étude inédite dans les deux plus grandes villes du Canada. Selon eux, environ 1 100 décès prématurés par année seraient liés à un polluant atmosphérique non réglementé.

Les particules ultrafines proviennent principalement des émissions des véhicules et des activités industrielles. Au Canada, les gouvernements fédéral et provinciaux n’ont pas imposé de concentration maximale pour les particules ultrafines, comme ils l’ont fait pour les particules fines plus grosses (souvent appelées PM2,5).

« Les particules ultrafines sont minuscules, ce qui leur permet de pénétrer profondément dans les poumons et d’entrer dans le sang. De plus en plus de données semblent indiquer que ces polluants pourraient contribuer à l’apparition de maladies cardiaques et pulmonaires, ainsi que de certaines formes de cancer », explique Scott Weichenthal, chercheur principal et professeur agrégé au Département d’épidémiologie, de biostatistique et de santé au travail de l’Université º£½ÇÉçÇø. « Pourtant, jusqu’à présent, aucune étude ne s’est penchée sur l’incidence des particules ultrafines sur la mortalité au Canada. »

Des outils de pointe pour la détection d’une pollution mortelle

L’équipe de recherche a étudié les taux de pollution atmosphérique enregistrés entre 2001 et 2016 dans des quartiers de Montréal et de Toronto regroupant 1,5 million d’adultes. À l’aide de modèles de pointe combinant des méthodes d’apprentissage automatique avec des mesures prises au sol, des données sur l’utilisation du territoire et des images aériennes, les chercheurs ont pu estimer la quantité de particules ultrafines présentes dans l’air à divers moments. Puis, ils ont utilisé des méthodes statistiques afin d’établir une corrélation entre le taux d’exposition et le risque de décès.

Selon les , publiées dans l’American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, l’exposition à long terme aux particules ultrafines augmenterait le risque de mort non accidentelle de 7,3 %. Ce sont les décès liés aux maladies respiratoires qui ont enregistré la plus grande augmentation, soit 17,4 %, suivis des décès causés par une maladie coronarienne, qui ont connu une hausse de 9,4 %.

Scott Weichenthal souligne que la taille des particules est importante lorsqu’on évalue leurs conséquences sur la santé.

« Dans les études antérieures qui ne prenaient pas en compte la taille des particules, il est possible que les scientifiques n’aient pas perçu les risques importants pour la santé ou qu’ils en aient sous-estimé l’ampleur », ajoute-t-il.

Un appel à la prise de mesures pour un air pur

Les scientifiques précisent que la réglementation environnementale mise en place a entraîné une réduction de la pollution atmosphérique en Amérique du Nord, mais que les particules ultrafines passent à travers les mailles du filet. Pour preuve, ils ont constaté qu’à New York, les niveaux de particules ultrafines augmentaient, alors même que les concentrations de PM2,5 baissaient.

« Nos travaux révèlent un lien évident entre une exposition à long terme aux particules ultrafines et un risque accru de mortalité, et ils font ressortir l’urgence de prendre des mesures réglementaires pour cibler ces particules, soutient Scott Weichenthal. Pour assurer la santé et le bien-être des citadins, il est de plus en plus essentiel que nous luttions contre la pollution atmosphérique, d’autant plus que les zones urbaines continuent de croître. »

L’étude est le fruit d’une collaboration entre l’Université º£½ÇÉçÇø, l’Université de Toronto, l’Université Carleton, l’Université d’Ottawa, Santé Canada et Statistique Canada. Elle a été financée par le United States Health Effects Institute.

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