Aux membres de la communauté mcgilloise,
Ma dernière mise à jour concernant la situation qui se déroule sur le campus du centre-ville remonte au 3 mai, c’est-à -dire au lendemain des événements ayant nécessité la mobilisation des forces policières, qui ont désamorcé la tension qui subsistait de part et d’autre du portail Roddick en raison de l’attroupement d’un grand nombre de manifestants et de contre manifestants.
Depuis que la toute première tente a été dressée, nous nous sommes entretenus à de nombreuses reprises avec les représentants des membres de la communauté mcgilloise occupant le campement afin de résoudre la situation rapidement et de façon pacifique. Ces discussions se poursuivent toujours à l’heure actuelle.
Je vous écris aujourd’hui pour vous annoncer que l’Université s’est adressée à la cour pour obtenir une ordonnance qui obligerait les personnes occupant le campement à le démanteler ainsi qu’à renoncer à camper ou à occuper le campus du centre-ville de l’Université. Cette ordonnance habiliterait aussi Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) à procéder à une intervention.
J’aimerais préciser que même si l’ordonnance est émise, nous ne cesserons pas nos efforts visant à poursuivre, de bonne foi, les discussions avec les membres de la communauté mcgilloise qui occupent le campement.
L’Université º£½ÇÉçÇø espère sincèrement que l’occupation du campus inférieur du centre-ville prendra fin rapidement et de façon pacifique.
Pourquoi l’Université º£½ÇÉçÇø souhaite-t-elle démanteler le campement?
L’Université º£½ÇÉçÇø s’est adressée à la cour afin de mettre un terme au campement pour de multiples raisons.
- Les risques que pose le campement pour la santé et la sécurité des membres de la communauté mcgilloise et des personnes qui l’occupent sont au centre des préoccupations de l’Université º£½ÇÉçÇø. Aucun représentant de l’Université ou d’organismes comme le Service de sécurité incendie de Montréal n’a pu pénétrer dans le campement pour vérifier s’il était conforme aux normes de santé et de sécurité. Par exemple, les personnes occupant le campement ne semblent pas disposer de voies d’évacuation si un incendie venait à se déclarer. Très densément peuplé, le campement est adossé à l’immeuble abritant la Bibliothèque McLennan et est barricadé par des clôtures sur les trois autres côtés. Il semble n’y avoir qu’un seul point d’entrée et de sortie. De plus, le campement obstrue une sortie d’urgence de la Bibliothèque.
- Le campement a déjà attiré nombre de manifestants et de contre-manifestants affichant des points de vue divergents. Cette situation cause de la tension sur le campus et pourrait s’envenimer rapidement. Ce campement pourrait donc donner lieu à des situations imprévisibles, compromettant la sécurité. Le 2 mai dernier, les manifestations en faveur et contre le campement ont nécessité la mobilisation de plus de 100 agents de police et la fermeture d’une partie de la rue Sherbrooke.
- Bien que de nombreux espaces sur nos campus soient accessibles aux membres du public qui souhaitent s’y promener, y manger, assister à des événements ou s’adonner à des activités improvisées, le terrain de l’Université n’en est pas moins une propriété privée. Nos campus sont principalement voués à l’usage des membres de notre communauté. Une occupation comme celle que nous vivons présentement monopolise la propriété de l’Université et empêche les membres de sa communauté de jouir des lieux comme à l’habitude. Si le statu quo persiste, le campement empêchera vraisemblablement la tenue des cérémonies printanières de collation des grades de nombreuses facultés sur le campus inférieur. Les étudiants, les étudiantes et leurs familles ne pourraient donc pas participer à cet événement sur le campus, comme c’est la tradition chaque année.
L’Université º£½ÇÉçÇø respecte le droit de ses membres de manifester
La protection des droits fondamentaux que sont la liberté d’expression et la réunion pacifique est très importante – à juste titre – pour les membres de notre communauté, les Montréalais et Montréalaises, les Québécois et Québécoises ainsi que les Canadiens et Canadiennes. Par conséquent, je tiens à vous rassurer sur le fait que cette ordonnance ne vise pas les manifestations qui se déroulent dans le respect des politiques de l’Université ou de la loi, même si les personnes qui y participent peuvent tenir un discours dérangeant, controversé ou critique.
Elle vise plutôt à ce que toute manifestation ayant lieu sur la propriété de l’Université º£½ÇÉçÇø se déroule de façon sécuritaire, ne pose aucun risque pour la santé des personnes qui y participent et ait lieu dans les limites imposées par la loi et les politiques de l’Université. Ce campement ne cadre pas dans la définition d’une manifestation; il s’agit plutôt d’une occupation continue qui compromet réellement la santé et la sécurité, et qui empêche les membres de notre communauté de vaquer à leurs occupations sur le terrain de l’Université.
L’Université º£½ÇÉçÇø croit que les personnes occupant le campement peuvent se prévaloir de leur droit de manifester de façon pacifique d’une façon qui respecte ses politiques et la loi.
Une mission d’une importance vitale
L’Université º£½ÇÉçÇø a pour mission d’enrichir le savoir et d’en favoriser la création et la transmission. Nous ne prenons aucune décision en matière de placement et d’activités académiques sur la base de conflits géopolitiques. Seuls les principes, les politiques et la mission de l’Université peuvent guider ce type de décision.
L’Université tend à offrir la meilleure éducation qui soit, à être un lieu de recherche et d’érudition dont l’excellence correspond aux plus hautes normes internationales et à œuvrer pour le bien commun. Pour ce faire, l’Université se doit d’offrir à l’ensemble des membres de sa communauté un environnement sécuritaire et exempt de toute forme de violence, de harcèlement, d’obstruction ou d’intimidation.
En dernier lieu, je tiens à rassurer les finissants et les finissantes. Malgré l’incertitude qui plane en raison du campement, vous aurez l’occasion de célébrer votre réussite en compagnie de votre famille lors de la collation des grades ce printemps. Les dates restent les mêmes, et nous vous confirmerons le lieu de l’événement sous peu.
Je vous remercie d’avoir pris le temps de lire ce long message, ainsi que de votre patience et de votre compréhension.
Cordialement,
Deep Saini
Recteur et vice-chancelier