Depuis le début de ses études en sciences biomédicales et en neurosciences, Abdelrahman AlOkda, M. Sc., poursuit un seul objectif : améliorer la vie des gens grâce à ses recherches.Ìý
« Dans les laboratoires de science fondamentale, nous obtenons beaucoup de résultats, mais peu ont des retombées sur la vie réelle », a-t-il expliqué.Ìý
L’étudiant au doctorat de l’Université º£½ÇÉçÇø, qui s’intéresse à l’élaboration d’interventions favorisant un vieillissement en santé, a découvert une façon d’acquérir les compétences translationnelles nécessaires à l’atteinte de son objectif : leÌýCertificat d’études supérieures en recherche translationnelle en sciences biomédicales, offert par le Département de pharmacologie et de thérapeutique de l’École des sciences biomédicales.Ìý
Conçu à l’intention des étudiantes et étudiants aux cycles supérieurs en science, technologie, ingénierie et mathématiques (STIM) de l’Université º£½ÇÉçÇø, le programme comprend des travaux de type médical, des classes de discussion avec des cliniciens et des cliniciennes, et des travaux qui préparent les apprenants à la conception de projets de recherche aux applications cliniques tangibles.Ìý
Une expérience qui correspondait tout à fait à ce que cherchait Abdelrahman AlOkda. Il a présenté une demande d’admission et a intégré la première cohorte, un groupe de dix étudiantes et étudiants qui ont obtenu leur diplôme cette année.Ìý
« Le programme a une valeur inestimable : il nous permet de situer nos recherches dans un contexte réel, a-t-il indiqué. Il nous fait comprendre le point de vue des cliniciens et les défis qu’ils sont appelés à relever, ce qui nous aide à adapter nos questions et nos méthodes de recherche, et rehausse notre pertinence sur le plan clinique. »Ìý
Création d’un lien avec les cliniciensÌý
Le certificat d’études supérieures a étéÌý, Ph. D., vice-doyen adjoint à l’enseignement des sciences biomédicales, et par une équipe étudiante passionnée par les sciences translationnelles.Ìý
Le Pr Hébert se souvient d’avoir lui-même appris sur les maladies dans les manuels, qui dépeignent un monde « idéal » où les patients ne sont généralement atteints que d’une seule maladie. Selon lui, en faisant appel à des cliniciens qui peuvent situer les maladies dans un contexte réel, où les patients sont souvent atteints de plus d’une maladie, le certificat aide les étudiants à comprendre les besoins cliniques de ces patients.Ìý
« Les étudiants de la première cohorte ont eu une révélation en apprenant à envisager les maladies comme le fait un clinicien, a-t-il ajouté. Cette révélation a modifié leur façon de structurer leurs prochaines expériences, d’aborder un problème afin de trouver une solution pour une maladie. »Ìý
Terry Hébert pensait qu’il serait très difficile de trouver des cliniciens disposant du temps nécessaire pour donner un cours sur leur spécialité; il a donc été surpris en constatant l’enthousiasme des médecins.Ìý
« Tout le monde a compris que ce programme pouvait combler une lacune importante en encourageant les étudiants aux cycles supérieurs à envisager un problème comme le ferait un professionnel de la santé, a-t-il affirmé. Je voyais bien que mes collègues cliniciens, qui ont l’habitude de réfléchir aux aspects translationnels de la médecine, cherchaient un public comme le nôtre. »Ìý
Pendant le programme d’un an et demi, la cohorte a suivi des cours et des tutoriels sur plusieurs spécialités médicales, donnés par des cliniciens qui ont présenté des études de cas et ont répondu aux questions des étudiants sur leur travail.Ìý
La Dre Sonya Hui, résidente en cardiologie et titulaire d’un doctorat en recherche translationnelle, a donné des cours rattachés au volet de médecine cardiovasculaire du programme.Ìý
« J’ai déjà été à leur place, a-t-elle dit en parlant des étudiantes et des étudiants de la cohorte. Parce que j’ai fait des études supérieures avant ma médecine, bon nombre d’entre eux sont restés après les cours pour me poser des questions et me demander conseil sur le plan professionnel. »Ìý
Peter Zylbergold, MDCM, M. Sc., médecin de famille au Centre hospitalier de St. Mary, a présenté des cas anonymisés tirés de sa pratique, qui lui ont permis d’aborder une variété de sujets, dont la santé cardiovasculaire, la santé mentale, les soins pour les personnes âgées, la santé des femmes et la crise des opioïdes.Ìý
« Les étudiants sont demeurés attentifs pendant toute ma présentation, a-t-il raconté. Ils m’ont posé de très bonnes questions, auxquelles il ne m’a pas toujours été facile de répondre.Ìý
« Je suis très satisfait d’avoir apporté quelque chose de nouveau, d’avoir expliqué une petite partie de nos défis quotidiens à des gens qui ne font pas partie du milieu médical. »Ìý
Pour Abdelrahman AlOkda, la chance de faire connaissance avec des cliniciens et de discuter avec eux à bâtons rompus a été formidable.Ìý
« Cette approche interdisciplinaire m’a vraiment aidé à comprendre les possibilités et les défis concrets associés à l’application clinique de ces découvertes scientifiques », a-t-il affirmé.Ìý
Pour apprendre les uns des autresÌý
Si le Pr Hébert a dirigé la mise en Å“uvre du programme, deux des apprenants qui en ont eu l’idée au départ, les doctorantes Vivienne Smith et Charlotte Ouimet, M. Sc., y ont participé en assistant aux cours et en organisant des activités para-universitaires.Ìý
Pendant les salons de l’emploi, les activités sociales et le voyage de réseautage à l’Université Harvard qu’elles ont organisés pour le groupe, Vivienne Smith et Charlotte Ouimet ont constaté chez les étudiants un sentiment d’appartenance suscité par le programme.Ìý
« Aux cycles supérieurs, les étudiants ne font pas partie d’une véritable cohorte. Ils sont donc très contents de côtoyer des gens avec qui ils ont des atomes crochus et qui ont vécu des expériences uniques, et d’apprendre les uns des autres », a affirmé Charlotte Ouimet.ÌýÌý
Vivienne Smith ajoute que la diversité des domaines des STIM représentés par la cohorte d’étudiants a créé un contexte idéal pour l’apprentissage entre pairs, ce que ne permettent pas les départements individuels, où sont regroupés des étudiants aux antécédents et points de vue généralement similaires.Ìý
« C’est dans l’essence même du programme de réunir des étudiantes et des étudiants de domaines variés : biologie, neurosciences, chimie, a-t-elle ajouté. Ça ne se résume pas à l’apprentissage, au mentorat et à l’observation. Le simple fait d’être plongé dans un groupe de pairs en science translationnelle est excellent pour le perfectionnement professionnel, même hors des cours. »Ìý
Abdelrahman AlOkda a particulièrement apprécié sa visite du Centre de simulation et d’apprentissage interactif Steinberg, et un travail portant sur l’élaboration d’une proposition de recherche translationnelle.Ìý
« Notre tâche était de cerner un besoin clinique et d’élaborer une stratégie de recherche en tenant compte des aspects réglementaires et commerciaux du projet, a-t-il raconté. J’ai compris alors la complexité et l’importance de chaque étape de la recherche translationnelle. Il est inutile de découvrir un composé ou un médicament ayant une application clinique s’il est interdit d’en faire la publicité et de l’offrir à ceux qui en ont besoin, ou encore si personne ne va en financer la commercialisation. »Ìý
Vers la prochaine cohorte – et les suivantesÌý
La première cohorte a adoré son expérience, et il est maintenant possible de présenter une demande d’admission pour l’hiver 2025. Le Pr Terry Hébert planifie déjà l’avenir à long terme du certificat d’études supérieures. Il souhaite notamment en faire un programme phare de l’École des sciences biomédicales et convaincre des donateurs d’en financer la croissance.Ìý
« Les étudiants entrent dans un univers scientifique complexe et doivent réfléchir aux problèmes actuels des patients, au lieu d’étudier une maladie comme le font les fondamentalistes, sous un angle purement intellectuel », a-t-il indiqué, ajoutant que le programme aide les jeunes professionnels à décloisonner leur pratique tôt dans leur carrière.Ìý
Abdelrahman AlOkda, qui poursuit ses études doctorales, se sent mieux outillé que jamais pour réaliser son rêve : apporter sa contribution à la société.Ìý
« Ce programme a renforcé mon désir de travailler au confluent de la recherche et de la pratique clinique. J’espère vivement que mon travail aura des retombées tangibles sur la vie des patients », a-t-il affirmé.Ìý
« Même si je n’ai pas encore choisi ma destination professionnelle, je veux que mes recherches répondent à un besoin réel. Je souhaite accélérer l’application des découvertes, leur transition du laboratoire au chevet du patient et vice-versa. »Ìý
Les étudiantes et les étudiants ont jusqu’au 15 novembre 2024 pour présenter une demande d’admission pour la cohorte d’hiver 2025 du Certificat d’études supérieures en recherche translationnelle en sciences biomédicales.ÌýRenseignements et demande d’admissionÌý
Les médecins, professeurs et donateurs qui souhaitent participer au programme peuvent communiquer directement avec le Pr Hébert à Ìýterence.hebert [at] mcgill.ca.Ìý
Photo de gauche à droite : Abdelrahman AlOkda, Terry Hébert, Charlotte Ouimet, Vivienne Smith