Les soins de sant茅 鈥� y compris les services d鈥檕rthophonie 鈥� font partie des droits de la personne. Pourtant, ces services sont parfois difficiles d鈥檃cc猫s, en particulier dans les communaut茅s autochtones. Heureusement, gr芒ce 脿 un partenariat entre la communaut茅 de Kahnawake et les coordinatrices de la formation clinique de l鈥櫭塩ole des sciences de la communication humaine de 海角社区 (脡SCH), des 茅tudiantes de premi猫re et deuxi猫me ann茅e en formation clinique ont eu la chance de travailler avec des 茅l猫ves des 茅coles Kateri et Kahnawake Survival School (KSS) et leurs familles. Cette collaboration permet aux futures cliniciennes de d茅couvrir quels sont les meilleurs moyens d鈥檃ider des communaut茅s comme celle de Kahnawake 脿 obtenir les services dont elles ont besoin.
Des stages 脿 Kahnawake
Dans le cadre de leur formation, les 茅tudiantes de l鈥櫭塩ole des sciences de la communication humaine effectuent des stages afin d鈥檃cqu茅rir de l鈥檈xp茅rience et des comp茅tences concr猫tes, sur le terrain. Quelques 茅tudiantes ont donc eu l鈥檕ccasion de travailler sous la supervision d鈥檕rthophonistes en poste 脿 Kahnawake, une communaut茅 de la nation Kanien鈥檏eh谩:ka situ茅e au sud de l鈥櫭甽e de Montr茅al. Fayden Bokhari, orthophoniste, offre des services dans la communaut茅 de Kahnawake depuis 2016. Ce qu鈥檈lle pr茅f猫re de son travail 脿 l鈥櫭ヽole Kateri? Les liens qu鈥檈lle tisse avec les personnes motiv茅es qu鈥檈lle c么toie, autant les 茅l猫ves et les parents que ses coll猫gues. De plus, elle a 茅volu茅 en tant que clinicienne en collaborant avec une 茅quipe multidisciplinaire compos茅e d鈥檈rgoth茅rapeutes, de psychologues, de conseillers, d鈥檈nseignants ressources, d鈥檃rt-th茅rapeutes et de techniciens en comportement.
Ce que les cliniciens et cliniciennes doivent garder en t锚te
Les cliniciens et cliniciennes qui songent 脿 travailler avec les communaut茅s autochtones doivent 锚tre pr锚ts 脿 faire preuve de l鈥檈mpathie et de l鈥檋umilit茅 n茅cessaires. 芦 Avec compassion et ouverture, j鈥櫭ヽoute des gens qui vivent avec des traumatismes interg茅n茅rationnels me parler de leur v茅cu et de leur point de vue, explique Fayden. Lorsque nous sommes en interaction, je cr茅e un espace et un climat de confiance qui leur permettent d鈥檈xprimer leurs sentiments et leurs pens茅es. 禄 Dans le cadre du programme de ma卯trise 猫s sciences appliqu茅es en orthophonie, les 茅tudiantes de deuxi猫me ann茅e sont form茅es 脿 intervenir aupr猫s de diff茅rents groupes culturels et sociaux. Globalement, elles apprennent comment se conduire en cliniciennes professionnelles, sans perdre de vue la notion de privil猫ge et des dynamiques de pouvoir. C鈥檈st un 茅l茅ment essentiel du programme, car les 茅tudiantes doivent garder en t锚te que les clients peuvent venir de milieux diff茅rents et que souvent, ceux-ci ont quelque chose 脿 nous apprendre. Essentiellement, l鈥檃pprentissage ne se fait pas 脿 sens unique et il n鈥檡 a pas une seule personne qui d茅tient le pouvoir sur l鈥檃utre. 脌 Kahnawake, les stagiaires sont appel茅es 脿 d茅velopper cette attitude et 脿 la mettre en pratique, car dans cette communaut茅, la relation client-clinicien s鈥檈nrichit lorsqu鈥檈lle est fond茅e sur la collaboration, la coop茅ration et la confiance.
Tout est une question d鈥檃ttitude
Les cliniciens et cliniciennes qui arrivent dans une communaut茅 comme Kahnawake avec l鈥檈sprit ouvert sont les bienvenus. Leur curiosit茅 envers la culture, ses valeurs, ses traditions, ses coutumes et sa vision du monde est bien accueillie et valoris茅e. En participant r茅guli猫rement aux festivit茅s et activit茅s traditionnelles c茅l茅br茅es 脿 l鈥櫭ヽole Kateri, Fayden renforce son sentiment d鈥檃ppartenance. Dwayne Stacey, qui enseigne les sciences sociales et d鈥檃utres mati猫res 脿 KSS, explique qu鈥檌l est indispensable de cr茅er des liens avec les individus qui font partie de la communaut茅. Ce n鈥檈st pas suffisant de simplement se pr茅senter pour effectuer des 茅valuations et des interventions. Comme Fayden, Dwayne insiste sur la n茅cessit茅 de s鈥檌nt茅resser aux traditions locales et de vouloir en faire l鈥檈xp茅rience. Il souligne aussi l鈥檌mportance d鈥檃ssister aux activit茅s sociales et d鈥櫭猼re cordial avec les 茅l猫ves et le personnel enseignant. Pour 茅tablir des relations qui auront des r茅percussions 脿 long terme, il faut apprendre 脿 conna卯tre les gens qui composent la communaut茅, et non se comporter comme un clinicien ind茅pendant, qui traite les patients comme un bloc monolithique.
L鈥檈xp茅rience des 茅tudiants
Le constat est le m锚me chez les 茅tudiantes cliniciennes qui ont eu la chance d鈥檃ller 脿 Kahnawake pour approfondir leurs connaissances et acqu茅rir de l鈥檈xp茅rience. Par exemple, deux d鈥檈ntre elles ont pris part 脿 la c茅l茅bration d鈥檌nauguration de KSS. D鈥檃utres ont aussi pu vivre la saison des r茅coltes, qui a lieu chaque automne et qui est tr猫s importante pour la communaut茅 de Kahnawake. Les 茅tudiantes cliniciennes ont aussi v茅cu une exp茅rience tr猫s instructive avec les 茅l猫ves des 茅coles Kateri et KSS et leurs superviseurs, lors d鈥檜ne sortie au Kanien'keh谩ka Onkwaw茅n:na Raotiti贸hkwa Language and Cultural Center. Ce fut pour elles une occasion de d茅couvrir l鈥檋istoire des communaut茅s autochtones du Canada, les cons茅quences du colonialisme, ainsi que les valeurs et les traditions qui sont pr茅serv茅es et c茅l茅br茅es de nos jours. Les 茅tudiantes de l鈥櫭塖CH ne peuvent que ressortir grandies de cette exp茅rience, qui repr茅sentait un premier pas dans l鈥櫭﹙olution de leur formation dans ce domaine. En effet, apr猫s ce stage 脿 Kahnawake et 脿 KSS, les futures cliniciennes pourront poursuivre leur apprentissage aupr猫s d鈥檃utres communaut茅s autochtones ou d鈥檃utres groupes minoritaires.
