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Le Neuro est au cÅ“ur d’une révolution génétique qui a permis de faire sortir de l’ombre les maladies rares.Ìý

Selon Santé Canada, un Canadien sur douze souffre d’une maladie rare, et les deux tiers d’entre eux sont des enfants.ÌýIl existe des centaines deÌýcesÌýmaladies, dont la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la maladie de Parkinson ainsi que des maladies moins connuesÌýtelles queÌýl’ataxie spastique autosomique récessive de type Charlevoix-Saguenay (ASARCS),Ìýle syndrome de Leigh et la sclérose latérale primitive.ÌýLe 28 février, Journée des maladies rares, leÌýNeuroÌýjette un regard sur le passé pour mieux apprécier le chemin parcouruÌýpar ses chercheurs et ses cliniciens dans la compréhension de maladies neurologiquesÌýrares,Ìýet se tourne versÌýl’avenir, oùÌýse profileÌýà l’horizon l’espoir de nouveaux traitements.Ìý

Au cours des dernières années, le Neuro s’est particulièrement intéressé aux maladies rares et a consacré davantage de ressources humaines et matérielles à la gestion d’un volume sans cesse croissant de données et de résultats de tests génétiques afin d’en percer les mystères. Premier et encore seul institut au monde à adhérer sans réserve aux principes de la science ouverte, le Neuro s’est donné pour mission d’accélérer le rythme des découvertes et la mise au point de traitements pour des maladies cérébrales actuellement incurables.

« Nous estimions que cette révolutionÌýallait avoirÌýdeux effets : d’une part, elle faciliterait le diagnostic des maladies et les consultations génétiques et, d’autre part, elle nous permettrait de mieux comprendre ces maladiesÌýetÌýde mettre au point de nouveaux médicaments », souligne leÌýDr Bernard Brais,Ìýneurogénéticien etÌýcodirecteur du Groupe des maladies neurologiques rares, quiÌýs’est joint au Neuro en 2011 à titre de spécialiste des maladies raresÌýà effet fondateur au Québec.Ìý« Et c’est exactement ce que nous observons aujourd’hui. Cette révolution génétique transformera littéralement le traitement de nombreuses maladies neurogénétiques rares. »ÌýÌý

Une technique permettant de réaliser leÌýséquençage génétique plus rapidement et à moindre coût est l’un des moteurs de cette révolution.Ìý

« Nous posons aujourd’hui des diagnostics génétiques de pointe, ce qu’il nous était impossible de faire lorsque je suis arrivéÌýau Neuro », souligne leÌýDr Brais.Ìý« Il y a cinq ans, jeÌýfaisais analyser un gèneÌýà la fois chez un patient atteint de dystrophie musculaire.ÌýIl y a trois ans, j’en faisais analyserÌý40. Aujourd’hui, j’enÌýfais analyserÌý400. Le coût de ces testsÌýest en chute libre et nous demanderons bientôt le séquençage complet du génome de nos patients. »Ìý

Les percéesÌýse dessinent déjàÌýà l’horizon. Le Dr Brais en donne pour exempleÌýSpinraza,Ìýun médicament qui modifie complètement l’évolution de l’amyotrophie spinale.ÌýCe médicament,Ìýindiqué pour tous les types de la maladie, a été homologué aux États-Unis en 2016 et au Québec en décembre dernier.Ìý

« LesÌýenfants nés avec cette maladieÌýmouraientÌýparfoisÌýavant d’atteindre l’âge de deux ans. Maintenant, si on traite ces enfants avecÌýSpinrazaÌýau début de leur vie, ils se développentÌýpresque normalement », souligne leÌýDr Brais.Ìý« C’est un médicament très ciblé, mis au point enÌýtenant compteÌýdes fondements génétiques de la maladie.ÌýNous disposons de données probantes indiquant qu’il pourrait également se révéler utile chez les adultes atteints d’amyotrophie spinale.ÌýNous travaillons résolument dans le but de pouvoir offrir ce médicament aux patients du Neuro très bientôt. »Ìý

Le Neuro est prêt à relever le défi que pose l’administration deÌýSpinraza,Ìýqui doitÌýêtre injecté dans le canal rachidien après réalisation d’une ponction lombaire.Ìý

« NousÌýpratiquonsÌýce type d’intervention depuis longtemps et nous disposons d’un service de radiologie de premier ordre pour nous appuyer », note le Dr Brais.Ìý

En règle générale,Ìýles médicaments indiqués pour le traitement des maladies rares coûtent très cher. Ainsi, le coût annuel du traitement parÌýSpinrazaÌýse chiffre à plusieurs centaines de milliers de dollars.ÌýÌý

« Ce médicament est coûteux, car il est le premier de sa classe thérapeutique et le fruit de plus de dix années de rechercheÌýsur la conception de laÌýmoléculeÌýet d’un programme d’essaisÌýcliniques adapté à la rareté de laÌýmaladie », souligne le Dr Brais.Ìý« Le gouvernement du Québec s’est montré généreux en acceptant de payer le médicament pour les patients atteints d’amyotrophie spinaleÌýde type 1, 2 ou 3. Depuis longtemps, le Québec tient à ce que nous soyons proactifs dans le traitement des maladies rares, non pas parce que les Québécois sont davantage touchés par ce type de maladies, mais bien parce que certaines maladies rares sont plus fréquentes dans la province, même si ce n’est pas le cas pour l’amyotrophie spinale. »Ìý

Pour leÌýDr BraisÌýet ses collègues,ÌýSpinrazaÌýest la preuveÌýqu’il est possible de créer une moléculeÌýciblant le cerveau dans le but de corriger une anomalie génétique.ÌýÌý

« Nous voulons découvrir des gènes responsables de maladies rares qui nous permettront de diagnostiquer ces dernières et serviront de point deÌýdépartÌýpour laÌýdécouverteÌýde traitements.ÌýNous entendonsÌýégalementÌýutiliser des modèles animaux de maladies rares afin d’observer leur réponse aux médicaments en tirantÌýparti de la puissance duÌýnouvel appareil d’imagerie par résonance magnétique àÌý7 teslasÌýacquis par le Neuro.ÌýNous étudions des protocoles d’imagerie et des réponses cellulaires afin d’élaborer des stratégies qui nous permettrontÌýde découvrir des biomarqueursÌýtémoignant de la réponse des modèles animaux et des humains au traitement.ÌýAinsi, mon collègue Edward Fon, dont les travaux portent sur laÌýmaladie de Parkinson, s’emploie à mettre au point une plateformeÌýafin deÌýtesterÌýdesÌýmolécules sur desÌýcellules souches pluripotentes induites (CSPi). »Ìý

Fort de son expertise en biologie des mitochondries – organites qui produisent l’énergieÌýnécessaire au fonctionnement deÌýlaÌýcellule –ÌýEric Shoubridge, un autre collègue,Ìýs’efforce de découvrir comment certaines mutations mitochondriales pourraient être à l’origine de maladies rares, comme le syndrome deÌýLeigh, maladie neurodégénérativeÌýmortelleÌýà début précoce.ÌýLeÌýsyndrome de Leigh est caractérisé par sonÌýhétérogénéité génétique – on a recensé 75 causes génétiques de cette maladie.ÌýÌý

Le laboratoireÌýd’Eric ShoubridgeÌýétudie plusieurs anomalies génétiquesÌýincriminées dans le syndrome deÌýLeigh,Ìýdont une varianteÌýobservée chez les Canadiens français,Ìýrelativement homogène en raison d’un effet fondateur.Ìý

En collaboration avec des chercheurs de l’InstitutÌýLunenfeld-TanenbaumÌýde l’Université de Toronto,ÌýEric ShoubridgeÌýest sur le point de terminer un important projet visant àÌýcartographier les interactions de plus deÌý100 protéines mitochondrialesÌýavecÌýles protéinesÌýqui les entourent.ÌýUnÌýarticle portant sur ces travaux sera publié cette année.Ìý

« Nous avons élaboré la carte de base des interactions, en plaçant les protéines au sein d’unités fonctionnellesÌýoù nous croyons qu’elles peuvent interagir avec d’autres protéines, ce qui nousÌýdonneÌýune idée de leur fonction. Au cours de laÌýprochaine étape, nous tenterons de découvrir si des mutationsÌýau sein de ces protéinesÌýsont susceptibles de causerÌýla maladie. »ÌýÌý

Le laboratoire duÌýDr Guy Rouleau,Ìýdirecteur duÌýNeuro,Ìýest un précurseur dans laÌýdécouverteÌýdeÌýgènes responsables de maladies rares.ÌýSon équipeÌýa maintenant circonscrit ses recherches dans le but de trouver le gèneÌýqui pourrait êtreÌýà l’origine de la sclérose latérale primitive, maladie liée à la SLA. ContrairementÌýà laÌýSLA qui,Ìýgénéralement, entraîne la mortÌýquelques années après le diagnostic,ÌýlaÌýsclérose latérale primitiveÌýprovoque uneÌýdégénérescence motrice de certaines parties duÌýcorpsÌýqui s’étend surÌýde nombreuses années. Les médecins peuvent facilement diagnostiquer à tort une SLA chez un patient atteint deÌýsclérose latérale primitive.ÌýÌý

« La sclérose latérale primitive est une maladie tellement rare que nous avons du mal à obtenir des échantillons aux fins d’analyse. Mais les avancées que nous avons réalisées récemment nous permettent d’espérer que nous pourronsÌýannoncerÌýcette annéeÌýavoir trouvéÌýun nouveau facteur de risque génétique », affirmeÌýPatrick Dion,ÌýPh. D., directeur scientifique du laboratoire du Dr Rouleau.Ìý« Nous avons en outre conçuÌýrécemment, en collaboration avec des personnes atteintes de la maladie et leurs médecinsÌýtraitants,Ìýdes modèles cellulaires présentant le facteur de risqueÌýgénétique candidat,Ìýétape qui nous permettra d’étudier les effets de l’anomalie génétique au niveau moléculaire. »Ìý

LeÌýlaboratoire duÌýDr RouleauÌýa déjà découvert deux gènes liés à une maladie rare appeléeÌý« neuropathieÌýhéréditaireÌýsensitive et autonome de type II »Ìý(NHSAII), trouble caractérisé par une perte de perception du chaud et du froid, de la douleur et des vibrations attribuable à une atteinte des neurones sensoriels périphériques.ÌýÌý

« Les gènes que nous avonsÌýciblésÌýinteragissent dans une région protéique qui leur est propre », explique Patrick Dion. « NousÌýcherchonsÌýmaintenantÌýà découvrir comment cette interaction entraîne le recrutement d’autres protéines dont les fonctionsÌýont unÌýlienÌýavec le déficitÌýsensoriel observé chez les patients. Le réseau de protéines qui interagissent entre ellesÌýet que nos travaux ont permis de découvrir nous fournira des indices sur laÌýpathogenèse de la maladie. »ÌýÌý

Un tel réseau ouvreÌýégalementÌýde nouvelles pistes de recherche qui pourraient un jour permettre deÌýdéjouer la chaîne d’événements à l’origine de certains déficits sensoriels associés à laÌýNHSAII.ÌýÌý

Dans les nombreuses cliniques spécialisées du Neuro, les personnes atteintes d’une maladie rare ont accès aux plus récents tests génétiques,ÌýetÌýles chercheurs en sciences fondamentalesÌýtravaillent sans relâche à percer les mystères des mutations génétiques à l’origine de maladies neurologiques rares.ÌýÌý

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Le NeuroÌýº£½ÇÉçÇø

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Le Neuro (L'Institut-Hôpital neurologiqueÌýde Montréal) - un institut de recherche et d’enseignement bilingue de º£½ÇÉçÇø, qui offre des soins de haut calibre aux patients - est la pierre angulaire de la Mission en neurosciences du Centre universitaire de santé º£½ÇÉçÇø. Nous sommes fiers d’être une institution Killam, soutenue par les fiducies Killam.

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