Les bienfaiteurs peuvent vraiment changer la donne. Le laboratoire où travaille le Dr Kevin Petrecca, neurochirurgien en chef au Neuro, peut en témoigner : ces quatre dernières années, il a reçu un soutien financier impressionnant grâce au gala-bénéfice annuel .
Ces fonds lui ont permis d’embaucher davantage de personnel hautement qualifié et d’exploiter les nouvelles technologies de séquençage unicellulaire afin d’accélérer ses travaux de recherche sur le glioblastome, une forme agressive de cancer du cerveau.
À la veille du cinquième anniversaire du gala-bénéfice, le 23 octobre, quels projets attendent le laboratoire?
« Une Brillante Soirée nous permet de nous attaquer aux grandes questions et d’utiliser des approches de recherche novatrices, répond le Dr Petrecca. Nous poussons de plus en plus loin la recherche sur l’origine et le développement des cancers du cerveau et sur leur microenvironnement pour mettre au point des traitements efficaces. On traite ce type de cancer comme une entité unique, mais cela ne reflète pas la réalité. De plus, il semble de plus en plus clair que l’interaction entre le système immunitaire et le cancer influence la nature de son développement. »
Les tissus contiennent de nombreux types de cellules. Pour les distinguer les uns des autres, le Dr Petrecca et ses partenaires, les Drs Jiannis Ragoussis et Guillaume Bourque du Centre d’innovation Génome Québec et Université º£½ÇÉçÇø, utilisent de nouvelles technologies de séquençage unicellulaire pour séquencer individuellement l’ARN et d’ADN de dizaines de milliers de cellules cérébrales cancéreuses.
À la tête du projet se trouve le Dr Charles Couturier, un résident en neurochirurgie qui étudie l’hétérogénéité des cellules cancéreuses.
« Le séquençage unicellulaire de l’ARN, c’est la technique de l’heure, explique le Dr Couturier, mais le processus coûte cher. Nous sommes vraiment chanceux de pouvoir compter sur Une Brillante Soirée. De plus, comme le Dr Petrecca est chirurgien au Neuro, nous avons accès à des tissus prélevés le jour même au lieu de nous contenter de cellules cultivées sur une période prolongée ou livrées par avion. »
Ensemble, les Drs Petrecca et Couturier ont trouvé des idées pour le séquençage des cellules; puis, le Dr Couturier a conçu les expériences et analysé le volume phénoménal de données obtenues.
« Nous nous préparons à publier un article sur l’hétérogénéité de tous les types de cellules cancéreuses provenant des tumeurs de plusieurs patients du Dr Petrecca, annonce le Dr Couturier. Nous allons ensuite tenter de mettre en évidence des tendances. »
Le laboratoire a retenu une dizaine de gènes dont les molécules pourraient peut-être servir en milieu clinique.
Il compte également se pencher sur les glioblastomes récurrents.
« Nous analyserons des tissus prélevés sur des patients qui ont connu une récidive de leur cancer, précise le Dr Couturier. Pour arriver à prévenir ces récidives, il est essentiel de trouver les cellules cancéreuses qui résistent au traitement. »
Le laboratoire se sert également de technologies de pointe pour étudier plus en profondeur la génomique du cancer à l’échelle unicellulaire.
« Lorsque les cellules souches sont en cours de différenciation, elles sont très plastiques, note le Dr Couturier. Cependant, il y a un point de non-retour. Nous tentons de le repérer, car ces cellules pourraient s’avérer une bien meilleure cible de traitement. »
Le Dr Petrecca croit que son laboratoire opère à une ère palpitante.
« Aujourd’hui, la technologie nous permet d’accomplir des tâches qui dépassaient l’imagination il y a cinq ans à peine. Nous comprenons mieux que jamais la complexité du cancer. Nous arrivons à analyser individuellement des cellules cancéreuses, ce qui est extraordinaire; pourtant, nous ne comprenons pas encore les liens entre l’organisation physique du cancer et le système immunitaire, ni comment il s’implante dans le cerveau, des facteurs qui influencent tous le développement du cancer. On pourrait devoir attendre encore cinq ans avant de commencer à mettre en œuvre des traitements cliniques plus efficaces, mais tout ce que nous faisons maintenant est un investissement pour l’avenir. »
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