Journée de l’épilepsie 2017
La JournĂ©e Lavande, qui a lieu le 26Ěýmars, est consacrĂ©e Ă la sensibilisation Ă l’épilepsie dans le monde entier.
Depuis plus de 60Ěýans, l’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al (Neuro) s’inscrit parmi les chefs de file de la recherche sur l’épilepsie et du traitement de cette affection. La procĂ©dure de MontrĂ©al, mise au point par le fondateur du Neuro, le DrĚýWilderĚýPenfield, et ses collègues, est en effet devenue la norme en matière de traitement chirurgical de l’épilepsie. Ajoutons que le Neuro a figurĂ© parmi les premiers instituts Ă recourir Ă l’électroencĂ©phalographie (EEG) et Ă l’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique (IRM) dans l’étude et le traitement de l’épilepsie.
Chaque annĂ©e, la Clinique de l’épilepsie du Neuro offre des services Ă quelque 1500Ěýpatients hospitalisĂ©s ou non. Le programme exhaustif du Neuro en Ă©pilepsie met Ă contribution une Ă©quipe pluridisciplinaire composĂ©e d’épileptologues, de neurochirurgiens, d’infirmières, de neuropsychologues, de neuropsychiatres, de travailleurs sociaux, de technologues en EEG, d’infirmières cliniciennes et de gestionnaires de cas.
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Qu’est-ce que l’épilepsie?
L’épilepsie est un trouble neurologique caractĂ©risĂ© par un changement soudain et bref du cerveau qui se manifeste sous forme de crise. Selon ɱ辱±ô±đ±č˛őľ±±đ Canada, près d’un pour cent des Canadiens sont Ă©pileptiques. Quelque trente pour cent des nouveaux patients au pays sont des enfants chez qui, dans environ la moitiĂ© des cas, les crises cessent.
L’épilepsie est attribuable Ă diverses causesĚý: malformations au cours du dĂ©veloppement cĂ©rĂ©bral, blessure Ă la tĂŞte qui cause une cicatrisation du tissu cĂ©rĂ©bral, forte fièvre et convulsions prolongĂ©es au cours de la petite enfance, traumatisme Ă la naissance, accident vasculaire cĂ©rĂ©bral ou tumeur.
Dans un cas sur trois, le patient ne peut pas maîtriser ses crises par le simple recours aux médicaments. Le seul traitement efficace de ces crises et de l’amélioration de la qualité de vie est l’ablation chirurgicale des tissus cérébraux à l’origine des manifestations.
Des facteurs externes tels que des lumières stroboscopiques peuvent déclencher les crises, tout comme la fatigue, la maladie, la faim ou le stress émotionnel.
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L’innovation dans la recherche en Ă©pilepsieĚý: une tradition du Neuro
Plus tĂ´t cette annĂ©e, un des Ă©pileptologues les plus Ă©minents du monde, le DrĚýFrederick Andermann, a annoncĂ© qu’il quittait le Neuro pour prendre sa retraite au terme d’une carrière Ă©talĂ©e sur plus de 40Ěýans. Au nombre des distinctions qu’a rĂ©coltĂ©es le DrĚýAndermann, mentionnons le Prix Wilder-Penfield 2003, gage d’honneur le plus Ă©levĂ© qui soit au QuĂ©bec en recherche scientifique.
Le flambeau passe Ă la gĂ©nĂ©ration suivante de chercheurs en Ă©pilepsie. Dernièrement, l’effectif du programme en Ă©pilepsie du Neuro a reçu dans ses rangs un nouveau chercheur principal, le DrĚýBoris Bernhardt, laurĂ©at du prix Michael 2017, rĂ©compense internationale d’envergure « pour souligner la recherche scientifique et clinique la meilleure Ă l’appui du dĂ©veloppement futur de l’épileptologie ». Ce prix a dĂ©jĂ Ă©tĂ© attribuĂ© Ă deux autres chercheurs du NeuroĚý: les docteurs Pierre Gloor (1979) et Massimo Avoli (1995). Le travail du DrĚýBernhard s’inscrit dans la tradition du Neuro au chapitre de l’innovation en traitement de l’épilepsie.
Le DrĚýBernhardt a entrepris la mise au point d’une nouvelle mĂ©thode de prĂ©vision plus efficace des effets secondaires consĂ©cutifs Ă une intervention chirurgicale post-Ă©pilepsie chez l’enfant. Ă€ l’heure actuelle, environ un patient sur trois ayant subi une intervention chirurgicale souffre soit d’effets secondaires cognitifs soit de rĂ©currence des crises. Les mĂ©decins ne sont pas encore en mesure de prĂ©voir la portĂ©e ou la nature des rĂ©sultats d’une intervention chirurgicale.
Le Dr Bernhardt espère améliorer l’exactitude des prévisions en combinant des données de marqueurs préopératoires de l’anatomie du patient avec des données de modèles qui simulent les conséquences chirurgicales. Les données seront colligées avant et après l’intervention pour relever les changements cérébraux éventuels et pour cartographier les modifications dans les parties du cerveau qui n’ont pas fait l’objet d’une opération.
Aux fins de la recherche du DrĚýBernhardt, des donnĂ©es d’IRM et neurocognitives seront colligĂ©es chez des patients peu avant une intervention chirurgicale, puis un an plus tard. Les patients seront Ă©galement observĂ©s par IRM pendant qu’ils exercent leurs fonctions langagières et mĂ©morielles, de sorte Ă cartographier les rĂ©gions cĂ©rĂ©brales de ces fonctions et Ă Ă©valuer si l’ablation d’une de ces rĂ©gions correspond Ă un dĂ©clin cognitif postopĂ©ratoire.
Le DrĚýBernhardt s’attend que ses recherches produisent des modèles efficaces qui augmenteront le nombre de prĂ©visions de rĂ©sultats. Son travail pourrait amĂ©liorer la capacitĂ© des mĂ©decins de prendre les meilleures dĂ©cisions cliniques qui soient pour des milliers d’enfants canadiens en attente d’une intervention chirurgicale pour l’épilepsie.
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Les spécialistes de l’épilepsie au Neuro
Eva Andermann – Clinicienne/chercheuse qui s’est concentrée sur les facteurs génétiques sous-tendant l’épilepsie et ses syndromes. De plus, elle donne des consultations génétiques à des familles de patients épileptiques.
Andrea Bernasconi – Clinicien et épileptologue spécialisé en neuroimagerie de l’épilepsie qui recourt aux techniques d’IRM pour créer des modèles de lésions épileptogéniques. Ses analyses IRM spécialisées peuvent déceler des troubles des migrations neuronales qui échappent souvent à l’imagerie habituelle.
Neda Ladbon-Bernasconi – Chercheuse qui utilise des techniques d’IRM avancĂ©es pour Ă©tudier les fondements biologiques de l’épilepsie. Son travail a contribuĂ© Ă comprendre divers syndromes de l’épilepsie, notamment ceux associĂ©s au système limbique, qui est liĂ© aux Ă©motions de base et Ă la mĂ©moire chez l’humain. La DreĚýLadbon-Bernasconi est la cofondatrice du Laboratoire de neuroimagerie de l’épilepsie.
Boris Bernhardt – Chercheur qui étudie la structure cérébrale pour décrire à grande échelle des réseaux cérébraux anormaux chez des patients épileptiques. Si ses recherches aident les neurochirurgiens qui traitent l’épilepsie, il s’intéresse surtout à l’étude des liens entre la structure cérébrale et la cognition. Il tente de savoir s’il est possible d’utiliser des modèles cérébraux issus de cas d’épilepsie pour prévoir des atteintes cognitives ou des anomalies psychiatriques.
François Dubeau – Neurologue qui traite des patients atteints de syndromes Ă©pileptiques rĂ©fractaires, il collabore avec des cliniciens et des chercheurs appliquant des mĂ©thodes EEG invasives et non invasives pour localiser les sources de l’activitĂ© Ă©pileptique. Il tente par ailleurs d'expliquer le rĂ´le des lĂ©sions cĂ©rĂ©brales dans le dĂ©clenchement des crises Ă©pileptiques. Son laboratoire s’intĂ©resse particulièrement Ă l’étude et Ă la dĂ©finition des marqueurs biologiques nouveaux et plus fiables de la zone Ă©pileptogĂ©nique qui est Ă l’origine de l’activitĂ© Ă©pileptique et nĂ©cessite une ablation chirurgicale pour libĂ©rer le patient des crises. Au cours des dernières annĂ©es, le DrĚýDubeau et son confrère, le DrĚýJean Gotman, ont confirmĂ© la valeur des oscillations rapides Ă titre de biomarqueurs de la zone Ă©pileptogĂ©nique chez les patients. Ils ont de plus dĂ©montrĂ© la valeur de l’EEG/imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique fonctionnelle (fMRI) pour dĂ©finir cette zone de manière non invasive. Ils espèrent que cette mĂ©thode sera appliquĂ©e sous peu en clinique.
Jean Gotman – Chercheur qui utilise une nouvelle combinaison de techniques d’imagerie fonctionnelle et d’électroencéphalographie pour étudier des régions du cerveau où se produisent des crises épileptiques. Son travail a amélioré notre compréhension de l’épileptogenèse et de la localisation des régions épileptogéniques. Le Dr Gotman a également mis au point un logiciel fort répandu de suivi des patients épileptiques.
Jeffrey Hall – SpĂ©cialiste du traitement neurochirurgical de l’épilepsie qui accorde un intĂ©rĂŞt particulier aux cas complexes, le DrĚýHall se situe Ă la fine pointe de l’exploration des foyers Ă©pileptiques par l’insertion assistĂ©e par robot d’électrodes intracrâniennes compatibles Ă l’IRM. Cette technique aide les patients Ă maĂ®triser les crises et permet aux chercheurs de mieux comprendre les mĂ©canismes neurophysiologiques fondamentaux qui les sous-tendent.
Eliane Kobayashi – Neurologue qui applique la neuroimagerie fonctionnelle à l’étude des foyers et des réseaux épileptiques.
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Le Neuro
L’Institut et hĂ´pital neurologiques de MontrĂ©al, le Neuro, est un centre mĂ©dical universitaire unique qui se consacre aux neurosciences. Ă€ la fois institut de recherche et d’enseignement de l’UniversitĂ© şŁ˝ÇÉçÇř, le Neuro constitue l’assise de la mission en neurosciences du Centre universitaire de santĂ© şŁ˝ÇÉçÇř. FondĂ© en 1934 par l’éminent Dr Wilder Penfield, le Neuro a acquis une renommĂ©e internationale pour son intĂ©gration de la recherche, de ses soins exceptionnels aux patients et de sa formation spĂ©cialisĂ©e, essentiels Ă l’avancement de la science et de la mĂ©decine. Chefs de file, les chercheurs du Neuro sont reconnus mondialement pour leur expertise en neurosciences cellulaires et molĂ©culaires, en imagerie du cerveau, en neurosciences cognitives, ainsi que dans l’étude et le traitement de l’épilepsie, de la sclĂ©rose en plaques et de troubles neuromusculaires. Pour tout renseignement, veuillez consulter le /neuro/fr.